L’année 2024 se profile comme une période charnière marquée par d’importantes transformations dans le secteur de la santé en France. Elle laisse entrevoir plusieurs évolutions majeures qui esquissent les contours d’une nouvelle ère tant pour le bien-être général que pour la médecine dans l’hexagone. Voici une liste de certains changements à venir :

1) Des transports collectifs pour faciliter l’accès à l’hôpital.

Dorénavant, en vertu de l’article 30 une mesure incitative sera instaurée pour les transports préalablement planifiés : le recours au transport partagé sera érigé en norme par défaut, à condition que l’état du patient le permette et que le prestataire de transport puisse le proposer. En cas de refus du patient, ce dernier sera tenu de supporter les frais initiaux et ne recevra un remboursement qu’au tarif correspondant à un transport partagé.


2) Le remboursement des protections périodiques réutilisables
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A partir de l’année 2024 et conformément à l’engagement pris en mars dernier, les femmes de moins de 26 ans et les bénéficiaires de la complémentaire santé solidaire (CSS) pourront bénéficier du remboursement complet des protections périodiques réutilisables, notamment les culottes menstruelles et les coupes menstruelles. Selon les estimations du gouvernement, cette mesure pourrait impacter positivement jusqu’à 6,7 millions de personnes.

3) La délivrance d’antibiotique en pharmacie sans ordonnance en cas de cystite ou d’angine.

Depuis 2021, les pharmaciens ont obtenu le pouvoir de prescrire des antibiotiques lorsqu’ils suspectent une angine ou une cystite, suite à des Tests Rapides d’Orientation Diagnostique (TROD) confirmant la nature bactérienne de ces affections. Cependant, cette autorisation est conditionnelle à l’exercice dans des structures de santé où un médecin a délégué cette compétence. Cette « restriction » sera prochainement levée, car à partir de 2024, les 20 000 officines de l’hexagone auront la faculté de délivrer de l’amoxicilline aux patients suite à un résultat positif au « test rapide angine », ou de la fosfomycine pour le traitement des infections urinaires ponctuelles (constituant plus de 80 % des cystites) après un TROD concluant.

https://www.ouest-france.fr/sante/securite-sociale/loi-de-financement-de-la-securite-sociale-2024-ce…

Cette démarche permet : 

  • D’alléger la charge des généralistes et de répondre aux besoins des déserts médicaux, le pharmacien sera habilité à « délivrer directement » des antibiotiques, favorisant ainsi un accès simplifié à ces soins courants.
  • D’apporter une réponse rapide (habituellement entre 5 et 15 minutes).
  • Combattre l’antibiorésistance en délivrant la quantité précise de comprimés prescrits.

En outre, les porte-parole des pharmaciens aspirent à recommander l’utilisation du test de la protéine C réactive, appelé “Trod CRP », un marqueur d’inflammation. Ce test pourrait jouer un rôle préventif crucial en réduisant les prescriptions superflues d’antibiotiques, constituant ainsi une mesure efficace contre le gaspillage et l’émergence de l’antibiorésistance.

https://www.europe1.fr/sante/angine-et-cystite-des-tests-et-un-traitement-en-pharmacie-des-2024-sans…

4) Antibiotiques : renforcement des protocoles de surveillance.

Des mesures strictes sont envisagées pour limiter l’usage des antibiotiques, visant à contrer les ruptures d’approvisionnement et l’antibiorésistance. En cas de pénurie, la délivrance individuelle en pharmacie serait obligatoire, privilégiant les tests de diagnostic rapides. La prescription d’antibiotiques en téléconsultation resterait exceptionnelle. 

Les pharmacies pourraient également produire d’autres médicaments en cas de rupture, suivant l’exemple de l’amoxicilline l’an dernier. 

Cette proposition, prévue dans le projet de loi de financement de la sécurité sociale 2024, vise à éviter le gaspillage en délivrant la quantité exacte de comprimés prescrits, tout en luttant contre l’antibiorésistance. Bien que contestée par certains pharmaciens, elle a été expérimentée entre 2014 et 2015, entérinée par la loi anti-gaspillage de 2020 et est en vigueur depuis 2022.

5) Une durée maximale de 3 jours d’arrêt maladie suite à une téléconsultation.

En téléconsultation, sauf exceptions, les arrêts de travail ne pourront dépasser 3 jours. Un examen physique sera nécessaire pour prolonger l’arrêt et éviter toute détérioration de la santé de l’assuré.

https://www.ouest-france.fr/sante/arret-maladie-le-gouvernement-durcit-les-regles-notamment-en-cas-d…

Capucine Mallevre, 22 novembre, 2023