Les déserts médicaux c’est quoi ?

Les déserts médicaux désignent des zones géographiques où l’offre médicale est insuffisante et où l’accès aux soins est souvent compliqué. Une zone est considérée comme un désert médical lorsqu’elle compte moins de 220 médecins pour 100.000 habitants.

En mars 2022 un rapport sénatorial considère que 30,2 % de la population française vit dans ces secteurs, l’Ile-de-France en compte 62,4 % : elle est d’ailleurs devenue le premier désert médical de France métropolitaine (perte de 3742 médecins libéraux dont 1821 généralistes en 10 ans).

De nos jours, 1,6 million de personnes renoncent chaque année à des soins, 11 % des 17 ans et plus n’ont pas de médecin traitant et les délais d’attente pour avoir un rendez-vous s’allongent.

vie-publique.fr, « Accès aux soins : rétablir l’équité territoriale face aux déserts médicaux », 14/04/22

Pourquoi il y a-t-il un manque de personnel ?

Plusieurs facteurs peuvent expliquer le manque d’effectif :

• Les facteurs personnels,

• Facteurs environnementaux

• L’absence de numerus clausus,

• Le départ en retraite des médecins des années 70,

• Le non vouloir de s’installer dans les zones rurales (grande quantité de travail, horaires à rallonge, isolement, peu de moyens, pas d’accès aux examens complémentaires, manque de lien avec les établissements de santé).

Les zones rurales ne sont pas les seules impactées par cette désertification, les zones urbaines le sont aussi. La ville de Strasbourg, notamment, souffre du manque de praticiens, dans le quartier du Port du Rhin de la ville, Nabila Hamza est le seul médecin généraliste depuis son installation en 2010 : « Il y a une forte demande, les journées s’allongent, ce n’est plus possible à un moment ».

Quelles sont les conséquences et comment y remédier ?

Les déserts médicaux engendrent des inégalités d’accès avec des patients non pris en charge, de mauvaises transmissions et réceptions des données.

Afin de remédier à ce problème, le gouvernement souhaite que les étudiants effectuent 10 années de médecine au lieu de 9, l’année supplémentaire aurait lieu dans les zones désertes. Cette volonté est une incitation et non une obligation, le gouvernement a donc mis en place une aide financière pour pousser les jeunes à aller s’y installer.

Plusieurs lois visant à lutter contre les déserts médicaux ont été prononcées et un pacte de 10 engagements (exemple ci-dessous) a été conclu :

• Favoriser le travail en équipe, notamment dans les territoires ruraux et périurbains ;

• Assurer l’accès aux soins urgents en moins de 30 minutes ;

• Mieux accompagner les professionnels de santé dans leur quotidien).

Pour atténuer ce phénomène et faciliter la coordination entre les médecins des zones rurales et urbaines. La CSNP (Coordination des Soins Non Programmés) en Normandie (Caen) a pour mission de faire en sorte que les patients aient accès à des soins quel que soit leur endroit sur le territoire.

Un médecin généraliste dans un désert médical doit trouver un dermatologue pour son patient, il contacte la CSNP. Dans l’application la CSNP a créée un groupe de spécialistes, elle peut donc diffuser l’information qu’un patient a besoin d’un rendez-vous dermatologique le plus rapidement possible. Le dermatologue donne ainsi ses disponibilités et la CSNP rappelle le patient pour lui proposer la prise en charge la plus adaptée.

Ainsi, l’utilisation d’une application telle que Team’Doc, rapide et efficace, améliore le lien ville hôpital en simplifiant la prise en charge des patients et la transmission de leurs données.

Capucine Mallevre, 19 octobre, 2022