La période de rentrée est toujours le moment propice pour faire le point sur les évolutions majeures qui façonnent le paysage de la santé et de la e-santé. Cette année, elle ne fait pas exception et revient avec des avancées significatives, au programme, une augmentation notable des téléconsultations en pharmacie, l’intégration croissante de l’intelligence artificielle, la prescription d’antibiotiques par les pharmaciens, une revalorisation salariale pour les soignants, le renfort de la cybersécurité et la lutte contre les moustiques tigres…
Plus de 500 établissements de santé ont déjà renforcé leur cybersécurité.
Grâce au programme CaRE (Cybersécurité accélération et Résilience des Etablissements), qui sera dévoilé fin 2023, plus de 500 établissements de santé ont déjà renforcé leur cybersécurité.
Actuellement, 16,7% des structures sanitaires ont réalisé un exercice de cybersécurité, une avancée majeure pour protéger les données et assurer la sécurité de tous les patients. Le Ministère de la Santé vise 50% de réalisation d’ici la fin de l’année !
L’Agence du Numérique en Santé (ANS) estime que l’objectif de 50% est « parfaitement atteignable ». De nombreux exercices sont déjà programmés pour le second semestre 2023, témoignant de l’engagement des établissements dans cette démarche de cybersécurité.
Pour accompagner les structures, l’ANS a mis à disposition des kits de scénarios d’exercices ainsi que des retours d’expériences d’établissements ayant réalisé la démarche. Une enveloppe de 10 millions d’euros a été allouée aux régions pour les soutenir financièrement.
La feuille de route du numérique en santé 2023-2027 prévoit également que d’ici 2027, « tous les établissements réalisent un exercice de crise cyber annuel ou bi-annuel ».
1,1 milliard de revalorisations pour les soignants.
Lors de son déplacement à Rouen, la première ministre Elisabeth Borne a annoncé une série de mesures de revalorisation salariale d’un montant total de 1,1 milliard d’euros pour le personnel hospitalier, répondant ainsi à la crise qui sévit dans le système de santé, marqué par une pénurie de professionnels de santé.
Cette somme se décompose en deux parties : 600 millions d’euros pour pérenniser les revalorisations déjà annoncées et 500 millions d’euros destinés à de nouvelles mesures qui seront incluses dans le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) de 2024, selon les informations en provenance de Matignon.
Parmi les nouvelles dispositions, à partir de janvier, les rémunérations des aides-soignantes et des infirmières connaîtront une hausse de 25 %, entraînant une augmentation de 300 euros par mois pour une infirmière en milieu de carrière. De plus, l’indemnité pour le travail dominical des professionnels non médicaux augmentera de 20 %.
Les médecins verront également leurs gardes augmenter de 50 %, pérennisant ainsi une mesure expérimentée depuis l’été précédent. Cette augmentation concernera tous les médecins, qu’ils exercent dans le secteur public ou privé. De plus, le gouvernement s’engage à accélérer d’autres initiatives visant à améliorer la qualité de vie au travail et à faciliter la conciliation entre les contraintes professionnelles et les obligations personnelles, notamment en ce qui concerne la garde d’enfants.
Ces mesures ont pour objectif d’accroître l’attrait des métiers de la santé à l’hôpital en reconnaissant les défis spécifiques associés à ces professions, tels que le travail de nuit, le travail dominical et les jours fériés. Elisabeth Borne a souligné que l’accès aux soins demeure une préoccupation majeure des Français et que l’un des enjeux majeurs consiste à recruter davantage de professionnels de la santé pour les hôpitaux.
La téléconsultation en pharmacie : une hausse de plus de 20 %.
Au cours de la période estivale, les téléconsulations dans les officines ont connu une augmentation significative de plus de 20 %. Cette croissance témoigne de la demande croissante de services de télémédecine, offrant aux patients une option pratique pour consulter un professionnel de santé.
Une pharmacienne installée à Créances dans la Manche, interviewée par France Info, a mis en avant le rôle crucial des bornes de téléconsultation en tant que solution pour les affections de santé bénignes, soulignant qu’elles permettent d’éviter des situations complexes et de désengorger les urgences :
« En aucun cas, une cabine de téléconsultation ne peut remplacer un médecin traitant. Par contre, je trouve que c’est une bonne solution quand on a des petits bobos, comme une piqûre d’insecte, une fièvre à 40°C ou une cystite… Cela a quand même permis d’éviter pas mal de situations complexes, où les gens étaient en errance médicale, et cela permet de ne pas aller engorger les urgences ».
Par ailleurs, la cabine de téléconsultation peut prendre en charge jusqu’à huit patients quotidiennement, en contraste avec la capacité d’un médecin qui peut voir jusqu’à une trentaine de patients.
L’intelligence artificielle au service de la santé cardiovasculaire.
L’IA est de plus en plus utilisée pour aider les médecins dans le diagnostic et la gestion de l’hypertension artérielle et d’autres problèmes cardiovasculaires. Cette utilisation est également confirmée par le ministère de la santé français, qui rapporte que plus de 500 établissements de santé ont déjà mis en place des solutions d’intelligence artificielle pour améliorer les soins.
La prescription d’antibiotiques par les pharmaciens.
Une autre nouvelle importante, jeudi dernier, la première ministre Elisabeth Borne a annoncé que les pharmaciens seront désormais autorisés à prescrire des antibiotiques sans nécessité d’une ordonnance pour certaines infections bactériennes, selon TF1 Info.
L’IA est de plus en plus utilisée pour aider les médecins dans le diagnostic et la gestion de l’hypertension artérielle et d’autres problèmes cardiovasculaires. Cette utilisation est également confirmée par le ministère de la santé français, qui rapporte que plus de 500 établissements de santé ont déjà mis en place des solutions d’intelligence artificielle pour améliorer les soins.
L’IA à l’Hôpital Epicura pour ses consultations en ORL.
L’Hôpital EpiCURA, un groupe hospitalier de la région hennuyère (Wallonie), a récemment fait un pas significatif vers l’avenir de la médecine en collaborant avec la société Bingli pour introduire l’intelligence artificielle (IA) dans ses consultations en ORL. Cette initiative a été rendue possible grâce à une subvention octroyée par Digital Wallonia, témoignant ainsi de l’engagement de l’hôpital à innover et à améliorer l’expérience des patients.
D’ici la fin de l’année 2023, EpiCURA vise à mettre en place un questionnaire médical intelligent et adaptable, conçu pour les consultations ORL. Ce questionnaire révolutionnaire, à remplir avant la consultation, offre aux patients un diagnostic médical suggéré. Il s’agit d’un véritable gain de temps à la fois pour les patients et les médecins, libérant ces derniers pour se concentrer davantage sur l’aspect humain des interactions avec les patients.
L’IA développée par Bingli fonctionne comme un médecin virtuel, posant au patient entre 70 et 100 % des questions habituellement posées par un médecin lors de la consultation en personne. Cette approche novatrice rend les visites plus efficaces, en permettant aux médecins de disposer d’informations essentielles avant même de rencontrer le patient en personne, ce qui contribue grandement au processus de diagnostic.
L’objectif principal de ce projet est d’améliorer la prise en charge des patients et la qualité des soins prodigués. Il vise également à offrir un soutien pédagogique aux jeunes médecins, qui peuvent ainsi bénéficier de l’expertise de l’IA pour renforcer leurs compétences cliniques.
La lutte contre les moustiques tigres.
En dehors du domaine médical traditionnel, la rentrée voit également la lutte contre les moustiques tigres devenir un enjeu de santé publique majeur. Ces insectes, porteurs de maladies comme la dengue et le chikungunya, sont de plus en plus présents en France. Il est à noter que récemment deux cas de dengue ont été identifiés dans le 13e arrondissement de Paris et à Colombes. Les autorités sanitaires et les municipalités mettent en place des campagnes de sensibilisation et des mesures de lutte pour réduire leur prolifération.