Le syndrome de Gilles de la Tourette (SGT) demeure l’un des troubles neurologiques les plus méconnus et stigmatisés. Souvent réduit à des clichés de comportements involontaires et de tics, ce syndrome va bien au-delà de ces manifestations visibles.
Historique du syndrome.
En 1810, le Dr Bouteille nomme les symptômes du syndrome pseudo-chorea », mais la compréhension réelle émerge plus tard.
En 1825, le Dr Itard décrit le syndrome, incluant la coprolalie, avec des connotations péjoratives, qualifiant le syndrome de « maladie de l’enfant sauvage ».
En 1885, le neurologue français le Dr Georges Gilles de la Tourette diagnostique neuf cas, établissant un lien entre le syndrome et les tics moteurs et vocaux, les troubles obsessionnels compulsifs et les comportements étranges.
Qu’est-ce que le syndrome de Gilles de la Tourette?
Le Syndrome de Gilles de la Tourette (SGT) est un trouble neurologique caractérisé par des tics moteurs et vocaux involontaires. Il résulte d’une hyperactivité corticale et de perturbations dans la régulation de la dopamine.
Les causes.
Les causes précises de ce syndrome demeurent encore peu élucidées. Toutefois, l’origine génétique a été largement émise. De nombreux gènes seraient impliqués dans le développement de la maladie, mais leur identification n’est pas encore claire.
D’autres causes pourraient êtres la raison de ce syndrome telles que :
- Les facteurs environnementaux : stress, réactions immunitaires…
- Un dysfonctionnement biochimique dans le cerveau, au niveau des noyaux gris centraux.
https://www.orpha.net/data/patho/Pub/fr/GillesdelaTourette-FRfrPub43v01.pdf
Quand se déclare le syndrome ?
Les premiers signes du syndrome font généralement leur apparition vers l’âge de 7 à 8 ans. Entre 10 et 13 ans, on observe souvent une intensification des tics ainsi que l’accentuation de certains troubles associés.
Statistiques et points clés.
- La prévalence du syndrome de la Tourette en France est estimée entre 0,05% et 0,1% de la population.
- L’apparition moyenne des premiers symptômes se situe entre 6 et 18 ans.
- Une amélioration des symptômes à la puberté est observée dans environ 30% des cas.
- La fréquence du syndrome touche environ 1 personne sur 2000 en France.
- On constate une prédominance chez les garçons, avec une ratio de 3 garçons pour chaque fille atteinte.
- Deux équipes de recherche sont engagées dans l’étude de ce syndrome.
- Le Centre de référence de l’hôpital de la Pitié Salpêtrière est impliqué dans la prise en charge.
- Une particularité notable est que le syndrome tend à se résorber ou s’améliorer spontanément chez environ 75% des patients à l’âge adulte.
- En Amérique du Nord, la prévalence est estimée à 0,77 cas pour 100 naissances.
Symptômes et diagnostics.
Les manifestations des symptômes présentent une variabilité notable d’un individu à l’autre, englobant une gamme diversifiée de tics.
Parmi les tics moteurs, on observe des mouvements involontaires et soudains résultant de contractions musculaires, tels que :
- Les clignements d’yeux,
- Les secousses de la tête,
- Les haussements d’épaules, qui sont considérés comme des tics moteurs simples.
- Certains individus peuvent également manifester des gestes obscènes, qui sont classés comme des tics moteurs complexes.
Dans les formes plus graves du SGT, des symptômes supplémentaires peuvent se manifester, parmi lesquels figurent des troubles du comportement, des actes d’automutilation, un déficit de l’attention, une hyperactivité, des crises de panique ou de rage, ainsi que des troubles obsessionnels compulsifs (TOC), des troubles du sommeil et des difficultés d’apprentissage.
Le diagnostic du syndrome s’effectue cliniquement en se fondant sur les critères énoncés dans le manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux (DSM-5), qui fournit des directives précises pour l’identification des symptômes distinctifs de ce trouble neurologique.
https://sante.journaldesfemmes.fr/fiches-maladies/2721289-causes-syndrome-gilles-de-la-tourette/
Quels traitements ?
Actuellement, il n’y a pas de médicament spécifique pour traiter le syndrome Gilles de la Tourette. Les molécules actuelles visent surtout à réduire les symptômes. Parallèlement, des approches non médicamenteuses, comme l’hypnose et la méditation, ont montré des bénéfices potentiels dans la gestion de ces symptômes.