2023, entre luttes, divergences & débats le fléau persistant des déserts médicaux continue de représenter un défi majeur dans de nombreuses régions. Malgré les efforts déployés au fil des années, la situation n’a pas connu d’amélioration significative, mettant en évidence la nécessité de trouver des solutions efficaces pour remédier à ce problème crucial.
Contexte 2022 / Les chiffres de 2022.
Au 1er janvier 2023, la France comptait 234 028 médecins en activité, soit 0,5 % de moins qu’en 2022 mais 8,5 % de plus qu’en 2010. Parmi eux, 197 417 exercent régulièrement, avec une diminution de 1,3 % sur treize ans. Les hommes représentent 51,2 % des praticiens et l’âge moyen des médecins est de 50,5 ans.
Des remèdes divisés.
1. La loi Valletoux.
Portée par le Député Centre Droit et journaliste Frédéric Valletoux, cette proposition de loi vise à lutter contre les déserts médicaux en France. Elle propose des mesures pour inciter les médecins à s’installer dans les zones déficitaires en professionnels de santé. Contrairement à d’autres propositions, la loi Valletoux ne remet pas en question la liberté d’installation des médecins. Son objectif est d’assurer un accès équitable aux soins en offrant :
- Des incitations financières
- D’autres mesures incitatives aux médecins.
Elle est en discussion à l’Assemblée nationale, où des amendements sont proposés et débattus.
2. La loi Garot.
Cette proposition de loi, portée par le Député Socialiste Guillaume Garot, vise à réguler l’installation des médecins en fonction des besoins de santé dans différentes zones du territoire français. Voici quelques propositions clés de la loi Garot :
- Création de zones d’intervention prioritaires (ZIP)
- Engagement des médecins envers la collectivité
- Renforcement de la formation des médecins généralistes
- Mesures incitatives financières
Quelles réactions ?
- Opposition des syndicats de médecins qui estiment que les mesures de régulation portent atteinte à la liberté d’installation et ne résoudront pas le problème des déserts médicaux.
- Position nuancée de l’Ordre des médecins qui reconnaît la nécessité de lutter contre les déserts médicaux tout en soulignant l’importance de préserver la liberté d’installation.
- Soutien de certains députés qui défendent la régulation de l’installation des médecins pour garantir un accès équitable aux soins, notamment dans les zones sous-dotées.
Dans l’actualité.
- Le nombre de maisons de santé va doubler (le nombre doit passer d’environ 2.300 aujourd’hui à 4.000 à la fin du quinquennat) :
La présentation d’un plan ruralité par Elisabeth Borne, Première Ministre, le jeudi 15 juin, vise spécifiquement à améliorer l’accès aux soins dans les zones rurales et éloignées, où la présence médicale est souvent insuffisante.
- Le déploiement de 100 médicobus :
D’ici fin 2024, des médicobus seront mis en place dans des zones où l’accès aux soins est le plus difficile avec des spécialistes, y compris des gynécologues.
- Rejet de l’amendement de Guillaume Garot :
Les députés français ont rejeté une mesure visant à restreindre la liberté d’installation des professionnels de santé dans les déserts médicaux. Cette décision suscite des questions sur la manière de remédier à la pénurie de médecins dans certaines régions.
- L’adoption de la loi Valletoux dans la nuit 15 au 16 juin :
Les députés ont adopté la proposition de loi de Frédéric Valletoux par 37 voix contre 4 et 25 abstentions.
- Les cliniques privées devront participer davantage à la permanence des soins le soir et le weekend.
- Les médecins pourront signer des contrats d’engagement de service public dès la deuxième année d’études.
- Une fonction d’infirmier référent sera créée pour le suivi des patients chroniques.
- Enfin, une expérimentation d’une option santé dans les lycées des déserts médicaux est prévue pour encourager les vocations médicales et paramédicales.